TDAH

Fiche info :


TDAH Adulte


Définition :


Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) est un trouble neuro-developemental, il est donc inné.

C’est un réel problème de santé causé par une mauvaise utilisation de certaines fonctions du cerveau .Il s'agit d'une spécificité qui peut-être handicapante lorsque l'environnement n'est pas adapté. Mais il n’a aucun retentissement, ni même de trouble si l’environnement est inclusif et adapté à chacun.



Le TDAH adulte inclut les patients diagnostiqués TDAH durant l’enfance et dont le trouble persiste à l’âge adulte ainsi que les patients diagnostiqués pour la première fois à l’âge adulte et dont le trouble était dans la plupart des cas présent durant l’enfance mais non identifié ou bien compensé.


Il se caractérise par trois symptômes :

- un déficit de l’attention ( incapacité à maintenir son attention, oublis, difficulté à terminer une tache, grande distractivité, … )

- une hyperactivité motrice (agitation incessante, incapacité à rester en place, .. )

- une impulsivité ( impatience, difficulté à différer une tache, difficulté à gérer ses émotions, à garder son calme, …. )


De ces 3 grand types de symptômes, découlent de nombreuses difficultés handicapantes au quotidien.


Le TDAH se présente sous trois formes :

  • Mixte le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité

  • Inattentif, les symptômes d’inattention sont prédominants

  • Hyperactif/Impulsif, les symptômes d’hyperactivité impulsivité sont prédominants


  • Ces troubles sont plus précisément décrits dans le DSM 5 ( « Diagnostic and Statistic Manual of Mental Disorders 5 » par American Psychiatric Association. 5eme édition - 2013 ) référence internationale en terme de diagnostic psychopathologique.




  • fréquence / prévalence, :




  • il concernerait 5 % des enfants, et 2,5% des adultes selon plusieurs études canadiennes et américaines . ( soit un enfant sur 20 et un adulte sur 40)


  • En France, il reste sous diagnostiqué.. et il reste dans l’inconscient collectif un trouble de l’enfance uniquement.

  • C’est en 1971 que Paul H WENDER s’intéresse aux adultes, et ne publiera qu’en 1995 sur le sujet.





  • Mécanismes et causes :



  • Une composante héréditaire :


  • Sur 100 enfants atteints de TDAH, 20 à 40 % ont un parent TDAH

  • 25 à 35 % ont (au moins) un frère ou une sœur atteint du trouble


  • Sur 100 parents, 20 à 60 % ont un enfant atteint de TDAH (taux variable selon les études et le nombre d’enfants)


  • -L’environnement peut jouer sur l’intensité du TDAH,


  • au niveau pré natal, il peut être favorisé par une prématurité, souffrance néonatale avec manque d’oxygène, ou l’exposition au tabac et la consommation d'alcool pendant la grossesse.

  • Les évènements de la vie comme les conflits familiaux, l’exposition aux toxiques (fumée, …), l’environnement scolaire puis professionnel et les contraintes quotidiennes peuvent modifier l’intensité et l’évolution du trouble.



  • Le fonctionnement cérébral du TDAH :


  • D’après les nombreuses recherches l’hypothèse la plus plausible, est un dysfonctionnement de neurotransmetteurs (la dopamine et la noradrénalire, peut être la sérotonine) . Ces neurotransmetteurs permettent la transmission d’informations entre les neurones.


  • Ces dysfonctionnements sont principalement actifs dans le contrôle de l’inhibition. Le cerveau n’effectue pas son rôle de frein et de filtre, et les informations arrivent en masse ce qui entraîne les difficultés d’attention.


  • Concrètement, les personnes souffrant de TDAH ont plus de mal à canaliser leur impulsivité, à prioriser les envies et les informations, à savoir vers où concentrer leur attention.







  • principales difficultés découlant des 3 types de troubles :


  • - gestion et notion de temps

  • - difficulté d’organisation

  • - hypersensibilité émotionnelle ( parfois sensorielle)

  • - fluctuation de la motivation

  • - mauvaise régulation du sommeil

  • - fatigue et fatigabilité

  • - risque d’accidents (voiture, oublis, autres)

  • - équilibre alimentaire et hyperphagie

  • - procrastination

  • - intolérance à la frustration

  • - impatience

  • - perfectionnisme

  • - mauvaise anticipation de la pénibilité

  • - besoin de stimulation, prise de risques

  • - difficulté sociale / mauvaise inclusion

  • - faible estime de soi

  • - anxiété importante

  • - addictions


  • Ces difficultés en quelques mots/ situations :


  • Un des trait typique est de ne pas prêter attention (ou trop…) aux détails en perdant de vue l’essentiel.


  • Démarrer une nouvelle tâche dépend en réalité surtout du niveau de motivation => difficulté pour le rangement, ménage, … Rester concentré sur la tâche est encore une épreuve.

  • Tout dans l’environnement peut en effet devenir sujet à distraction, sans compter sur le flux permanent de pensées et réflexions internes.


  • Le perfectionnisme chronique : La tâche est pensée, étudiée et remaniée dans ses moindres détails mais jamais réalisée dans les faits.


  • Perdre la notion du temps induit des oublis et retards qui deviennent alors monnaie courante… tous est fait dans une précipitation quasi permanente ce qui (outre le stress) induit avec l’impulsivité, la Perte d’objets, la prise de risques et parfois la prise de mauvaises décisions


  • pour parvenir à passer en « mode action », souvent les personnes recherchent une prise de risque, produisant ainsi un pic d’adrénaline. C’est souvent la stimulation nécessaire à son exécution.


  • Il y a une forte prévalence de TDAH chez les personnes aux prises avec un trouble alimentaire associé à un fonctionnement hypodopaminergique du cerveau induisant une hyperphagie.



  • comorbidités :



  • Selon l’étude de Sobanski, E. (2006) qui a analysé les données sur le TDAH et les comorbidités.

  • Les adultes avec TDAH seraient +/-80 % à avoir une comorbidité. (Les taux étaient particulièrement élevés avec un HPI ):


  • - trouble de l’humeur (22%), allant jusqu’à 75 % de dépressions et dysthymie selon les sondages.

  • - un trouble anxieux (45 %), dont 15 % troubles panique.

  • - des abus de substances (11 à 35%) , 30 % ont tendance à abuser de l’alcool

  • - un trouble du comportement (15%)

  • - Troubles obsessionnels compulsif : 13 %


  • Il en existe de nombreuses autres , notamment d’autres troubles neurodéveloppementaux comme les troubles « DYS » (dyspraxie, dyslexie, dysgraphie, dyscalculie, … ), ou même des troubles du spectre autistique.




  • Diagnostic :



  • Diagnostiquer un TDAH est complexe car variable d’un individu à l’autre, selon l’âge et le contexte de vie. Il est caractérisé par l’association de symptômes d’inattention, d’hyperactivité et/ou d’impulsivité. C’est leurs présences dans plusieurs environnements et leur persistance dans le temps qui caractérise le TDAH.



  • Seule une évaluation rigoureuse - par un(e) spécialiste du trouble - permet d’éviter les sur-diagnostics mais également de ne pas passer à côté d’un TDAH.



  • Le diagnostic comme pour l’enfant repose sur un examen clinique associé à l’utilisation d’entretiens semi structurés comme le Diagnostic Interview for ADHD in adults 5ème édition (DIVA 5.0) dont la mise à jour a été faite en fonction des critères du DSM V.



  • L’approche diagnostique a aussi pour but d’éliminer un diagnostic différentiel (par exemple schizophrénie ou troubles bipolaires) et d’évaluer le retentissement du trouble et les comorbidités associées.



  • En effet, le trouble déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) de l’adulte s’associe fréquemment à d’autres troubles, tels que les troubles anxieux, les troubles de l'humeur, les troubles de la personnalité, les troubles addictifs, les troubles du comportement liés à l'usage de substances et les troubles du sommeil.



  • Traitements médicamenteux ou non :


  • Une fois le diagnostic posé par le spécialiste du trouble, la prise en charge doit être globale, adaptée aux symptômes et à leur sévérité. Cette prise en charge a pour objectif d’agir à la fois sur les symptômes du TDAH, sur les comorbidités associées et de comporter une information complète sur ce trouble .


  • Une prise en charge non médicamenteuse et pluridisciplinaire doit être mise en œuvre. Elle passe par une prise en charge psychologique, comportementale, organisationnelle avec une ergothérapeute , l’éducation thérapeutique, une meilleure connaissance du trouble personnelle mais aussi par la famille et les proches, un accompagnement professionnel, aider à la mise en place d’un environnement stable, un accompagnement à une meilleure estime personnelle, ...

  • En fonction de la gravité et de l’impact des symptômes sur la vie quotidienne, un traitement médicamenteux peut aussi être initié. En France, le méthylphénidate est le seul médicament disponible à ce jour et indiqué pour le traitement pharmacologique du TDAH (noms commerciaux : Ritaline®, Concerta® et Quasym®, ..).


  • Selon les dernières recommandations internationales, une prise en charge médicamenteuse en première intention est conseillé pour une meilleure efficacité, suivie par une TCC


  • En France, jusqu’à l’an dernier, le méthylphénidate n’était pas indiqué en instauration de traitement du TDAH chez l’adulte.

  • Une extension d’indication du méthylphénidate LP (libération prolongée) à l’adulte a (enfin) été accordée le 13 avril 2021 par l’ANSM. Il est ainsi dorénavant possible de le prescrire en ville dans le traitement du Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) chez l’adulte.


  • Après le bilan initial et le diagnostic, la prise en charge à définir nécessite une coordination entre le médecin spécialiste et le médecin de premier recours, afin de garantir le suivi régulier des patients ainsi qu’une coordination multidisciplinaire avec les autres professionnels prenant en charge les comorbidités (psychologue, orthophoniste, psychomotricien…).

  • Mais actuellement peu de médecins sont formés pour la prise en charge de patients adultes.




  • Fausses idées reçues :



  • Le TDAH n’est pas une maladie, c’est un fonctionnement cognitif qui n’est pas dans la « norme » et nécessite simplement un environnement adapté.


  • Le TDAH n’est pas causé par :

  • un contexte familial défaillant en matière d’éducation ;

  • un stress psychologique ;

  • une mauvaise formation scolaire ;

  • un manque de volonté d’apprendre.






Sources :


- TDAH-france : site de l’association Hyper-Super, première association française sur le TDAH : https://www.tdah-france.fr/Definition-du-TDAH


- Sobanski, E. (2006). Psychiatric comorbidity in adults with attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD). Eur Arch Psychiatry Clin Neurosci, 256 Suppl 1, i26-31. doi : 10.1007/s00406-006-1004-4


- Ameli santé : site d’information de l’assurance maladie : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/trouble-deficit-attention-hyperactivite-tdah


- DSM V : « Diagnostic and Statistic Manual of Mental Disorders 5 » par American Psychiatric Association. 5eme édition – 2013.


- HAS (Haute Autorité de Santé) : https://www.has-sante.fr/


- Formation « troubles neuro-développementaux » par l’UNESS


- « Surmonter le TDAH de l’adulte » le guide d’informations par Régis LOPEZ et Audrey ROQUES . Juin 2018


Critères diagnostiques DSM-5 du Trouble : Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH)


Un mode persistent d’inattention et/ou d’hyperactivité impulsivité qui interfère avec les fonctionnement ou le développement, et caractérisé par (1) et/ou (2) :



A1. Inattention



Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a directement des conséquences négatives sur les activités sociales et académiques/professionnelles :



Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une déficience, hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les grands adolescents et les adultes (âgés de 17 ans et plus), au moins 5 symptômes sont exigés.



a) Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités (ex : néglige ou oubli des détails, le travail n’est pas précis).

b) A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux ( ex : a du mal à rester concentré durant un cours, une conversation, la lecture d’un texte long).

c) Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement (ex : leur esprit parait ailleurs, même en l’absence d’une distraction manifeste).

d) Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles (ex : commence le travail mais perd vite le fil et est facilement distrait).

e) A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités (ex : difficultés à gérer des tâches séquentielles ; difficultés à conserver ses outils et ses affaires personnelles en ordre ; complique et désorganise le travail ; gère mal le temps ; ne respecte pas les délais fixés).

f) Souvent évite, a en aversion, ou fait à contre-coeur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (ex : le travail scolaire ou les devoirs à la maison ; pour les adolescents et les adultes, préparation de rapports, formulaires à remplir, revoir un long article).

g) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuille, clés, papiers, lunettes, téléphone mobile).

h) Souvent se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne ».

i) A des oublis fréquents dans la vie quotidienne (ex : faire les corvées, les courses ; pour les adolescents et les adultes, répondre à ses appels, payer ses factures, respecter ses rendez-vous).






A2. Hyperactivité et impulsivité



Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un retentissement négatif directe sur les activités sociales et académiques/professionnelles :


Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une déficience, hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les grands adolescents et les adultes (âgés de 17 ans et plus), au moins 5 symptômes sont exigés.



a) Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.

b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis (ex : se lève de sa place en classe, au bureau ou à son travail, ou dans d’autres situation qui nécessitent de rester assis).

c) Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié (remarque : chez les adolescents ou les adultes, cela peut se limiter à un sentiment d’agitation).

d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.

e) Est souvent "sur la brèche" ou agit souvent comme s’il était "monté sur ressorts" (ex : incapable ou inconfortable de se tenir immobile pendant un long moment, comme dans les restaurants, les réunions ; peut être perçu par les autres comme agité, ou comme difficile à suivre).

f) Souvent, parle trop.

g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée (ex : termine la phrase de leur interlocuteurs ; ne peut attendre son tour dans une conversation).

h) A souvent du mal à attendre son tour (ex : lorsque l’on fait la queue)

i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (ex : fait irruption dans les conversations, les jeux ou les activités ; peut commencer à utiliser les biens d’autrui, sans demander ou recevoir leur autorisation ; pour les adolescents et les adultes, peut s’immiscer ou s’imposer et reprendre ce que d’autres font).

















Critères B


Certains des symptômes d’hyperactivité/impulsivité ou d’inattention étaient présents avant l’âge de 12 ans.



Critères C


Certains des symptômes d’inattention ou d’hyperactivité/impulsivité sont présents dans deux ou plus de deux types d’environnement différents (ex : à la maison, l’école, ou le travail ; avec des amis ou des relations ; dans d’autres activités).



Critères D


On doit clairement mettre en évidence une altération cliniquement significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel et de la qualité de vie.



Critères E


Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’une schizophrénie, ou d’un autre trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (trouble thymique, trouble anxieux, trouble dissociatif, trouble de la personnalité, intoxication par une prise de substance ou son arrêt).




Sous-types cliniques


Condition Mixte ou combiné : les critères A1 et A2 sont satisfaits pour les 6 derniers mois.

Condition Inattention prédominante : le critère A1 est satisfait pour les 6 derniers mois mais pas le critère A2.

Condition hyperactivité/impulsivité prédominante : le critère A2 est satisfait pour les 6 derniers mois mais pas le critère A1.